Au-delĂ  du synopsis, l’extrait donne plus d’indications sur la plume et l’univers. đŸ€”

Quoi de mieux qu’un petit extrait pour donner envie de dĂ©couvrir un livre?
Bien au-delĂ  du synopsis ou du rĂ©sumĂ©, l’extrait donne plus d’indications sur la plume et l’univers. Voici donc un extrait tirĂ© de la suite de Primal: Ouverture.
L’histoire se dĂ©roule intĂ©gralement en Afrique, au Gabon plus prĂ©cisĂ©ment. Les environnements, les personnages, la tournure des phrases lors des dialogues prennent donc cette situation gĂ©ographique en compte.
L’extrait choisi sont les premiĂšres lignes du chapitre V.
Bonne lecture.

« Chapitre V

Micheline rentrait chez elle dans le quartier d’AkĂ©bĂ© Plaine. Elle avait pris l’avenue Felix EkomiĂ© en direction du centre-ville et venait de tourner dans une petite rue, Ă  peine assez large pour laisser passer sa Toyota RAV4 rĂ©emment acquise. LĂ , au fond de la rue qui finissait en cul de sac, se dressait un grand portail barrant l’accĂšs au fruit d’une vie de travail et de sacrifice de ses dĂ©sirs personnels.

La Toyota s’arrĂȘta dans un couinement de freins et Micheline hĂ©la le gardien qui n’avait pas remarquĂ© son arrivĂ©e. Pour sa gouverne, il y avait un plus de passage dans la rue menant au cul de sac qu’à l’accoutumĂ©e. Micheline, ne le sachant pas le tança nĂ©anmoins et l’air penaud, le gardien ouvrit le portail pour que la maitresse des lieux puisse entrer chez elle.

Micheline Ă©tait ce que l’on pouvait appeler une femme malheureuse en amour. Elle avait connu des hommes mariĂ©s, cĂ©libataires, riches et moins riches. Elle avait su tirer d’eux certains avantages mais aucun ne put jamais lui donner ni assez d’amour ni le moindre enfant. Sa saison de fertilitĂ© touchant presque Ă  sa fin elle s’était rĂ©signĂ©e Ă  affronter l’automne de ses jours seule. Elle avait bien sĂ»r des amis et une grande famille sur laquelle compter et dont certains membres, se rappelaient plus souvent d’elle quand venait la fin du mois.  N’est-ce pas aussi cela la famille ?

C’est donc dans une maison vide de bruits de discussion, de cris et de vie mĂȘme qu’elle entra. Sur le cĂŽtĂ© droit de la porte d’entrĂ©e, il y avait un vide poche surplombant sur une petite colonne haute d’environ un mĂštre, sur lequel elle posa ses clefs de voiture, son sac Ă  main de marque et sa sacoche contenant son ordinateur professionnel. Elle fit quelques pas en avant et tendit la main vers la tĂ©lĂ©commande du tĂ©lĂ©viseur accrochĂ© sur un grand mur blanc. L’écran s’alluma sur la chaĂźne d’information nationale et un flot d’inepties se dĂ©versa dans le salon. Micheline continua son rituel et se dirigea vers les toilettes puis la salle de bains oĂč elle ouvrit l’eau chaude pour se faire couler un bain qu’elle espĂ©rait apaisant.

Le contact de l’eau brulante sur sa peau moite d’une lĂ©gĂšre transpiration lui tira un frisson d’abord puis elle s’installa dans le bac de baignoire pouvant accueillir une autre personne. Elle avait imaginĂ© sa maison de telle maniĂšre qu’elle aurait pu accueillir ses enfants, au moins trois, et son mari avec lequel elle aurait profitĂ© de ses jours restants. Elle n’avait finalement eu ni l’un ni l’autre.

La solitude de Micheline lui pesait et elle avait pris les habitudes typiques des personnes vivant seules mais, dans ce bain duquel exhalait des odeurs d’hibiscus et de fleur de tiarĂ©, elle oublia le monde l’entourant et fini par s’endormir.

À son rĂ©veil, la nuit Ă©tait dĂ©jĂ  bien avancĂ©e. Elle sortit de la baignoire un peu engourdie Ă  cause de la position inconfortable dans laquelle elle avait succombĂ© au sommeil et se dirigea vers sa chambre par la porte sur la gauche. LĂ , sur le grand lit, se trouvait le peignoir qu’elle avait laissĂ© le matin mĂȘme. Elle l’enfila, apprĂ©cia la douceur dans son Ă©toffe et ressortit en direction du salon avec l’écran qui continuait de fonctionner. Son attention fut attirĂ©e par la mention du nom d’Alberic Vouendet et elle se prĂ©cipita pour monter le volume.

Il y a une semaine, son patron et ancien amant, avait Ă©tĂ© percutĂ© par un vĂ©hicule transportant des ouvriers vers un nouveau chantier dans des circonstances Ă©tranges. Il avait ensuite Ă©tĂ© transportĂ© par hĂ©licoptĂšre, comme tous les VIP, vers l’hĂŽpital le plus moderne du Gabon, Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Libreville. Depuis son admission elle avait Ă©tĂ© la seule Ă  le voir le jour mĂȘme et depuis, plus aucune information ne lui est parvenue. En tant que directrice de la communication de Vouendet Inc., elle se devait de connaitre l’état de santĂ© de son patron. AprĂšs plusieurs tentatives infructueuses, elle s’était Ă  nouveau rendue Ă  son chevet mais, on lui indiqua que M. Vouendet avait quittĂ© l’hĂŽpital et aucune autre information n’était disponible.

L’étonnement de la nouvelle fit rapidement place Ă  l’inquiĂ©tude et dix jours aprĂšs son accident, Alberic Vouendet restait introuvable.

Micheline, se laissa tomber sur son canapĂ© de cuit blanc qui Ă©mit un couinement de protestation. Alberic Vouendet Ă©tait un homme sans famille lui aussi. Elle avait pensĂ©, malgrĂ© leur diffĂ©rence d’ñge, qu’il aurait pu ĂȘtre celui qu’elle recherchait. Au-delĂ  de sa fortune, il Ă©tait bon et gĂ©nĂ©reux avec son entourage. Son changement d’humeur et sa disparition Ă©taient rĂ©cents, contemporains et provoquaient un Ă©trange sentiment chez Micheline. Elle devait manquer quelque chose !

RĂ©signĂ©e et consciente qu’elle ne rĂ©soudrait pas ce mystĂšre au cours de cette nuit, elle s’installa plus confortablement encore et s’enfonça dans le moelleux du canapĂ©. Elle Ă©teignit l’écran, ferma les yeux qu’elle rouvrit tout aussi rapidement, exorbitĂ©s par ce qu’elle venait de voir dans le reflet du tĂ©lĂ©viseur Ă©teint. Une silhouette s’était glissĂ©e derriĂšre elle.

Elle n’eut pas le temps de crier qu’une poigne puissante lui enserrait le cou par l’arriĂšre et bloquait l’arrivĂ©e d’air Ă  ses poumons. BientĂŽt, elle perdit connaissance et le monde sombra dans l’obscuritĂ©. »

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